Elle était belle ta mère, belle et gracile comme les pétales d'une fleur de cerisier au printemps.
Belle et docile, comme l'enfant qui n'a pas eu le choix.
Belle avec sa peau diaphane et ses pommettes pâles, ses lèvres rosés et ses cheveux de jais.
Belle et docile, comme l'enfant qui n'a pas eu le choix.
Parce qu'elle était bête ta mère, sans doute plus qu'un enfant en plein apprentissage,
Plus qu'un adolescent en pleine crise,
Plus qu'on ne pouvait l'être pour une femme.
Elle était belle du moment qu'elle fermait la bouche.
Mais elle était aussi naïve ta mère, à croire que le monde est beau.
Disgrâce et infamie, ne sont que des mots,
Amour éternelle et prince charmant, conte de fées et carrosse blanc.
Elle y a cru , lorsque l'homme déposait des baiser aux creux de sa nuque,
lorsqu'il laissait sur son chemin de jolie nébuleuse violette et rose,
qui lentement virait à un affreux jaune ou à un bleu inquiétant.
Dans ses silences, elle se perdait dans la contemplation de son art.
Elle s'est perdu ta mère, dans un monde qui noircissait à vu d'œil.
Adieu, les blancs nuages et les frêles émotions.
Amour éternel et prince charmant, conte de fées et carrosse blanc.
dans son cœur et dans ses yeux.
Dans ses veines bleues percées d'aiguilles.
Poison.
Fragrance lourde et bruit sourd.
Des instants et lieux dans lesquels sont corps se déplace,
rien de semblable à son passé.
Néfaste,
Elle oublie le jour.
Ils l'ont oubliée, ta mère, ils ont nié sont existence,
raillée son nom des carnets,
mensonge éhonté sur l'existence de leur enfant.
Tes grands-parents ne voulaient plus faire face au déshonneur,
Nulle absolution de ses pêchés auprès des siens.
Elle l'a regretté, ta mère, sa vie déglinguée,
mais elle n'a pas évolué,
elle a juste plongée d'avantage.
L'odeur de soufre accrochée à sa peau,
elle glissait lentement sur la pente raide de l'enfer.
L'enfer, c'est toi.
Toi qui es venu immiscer en elle,
comme une sangsue, comme un démon.
Il était juste trop tard.
Tu es né, et c'est bien là le problème,
personne ne te voulait, personne ne te désirait,
tu étais l'enfant dénué de sens,
né de la course effrénée de deux corps,
moment éphémère aux conséquences lourdes.
Elle a cherché de l'aide, ta mère,
mais tous ce qu'elle a eut, c'est l'obligation de te garder,
abandonné un enfant,
impensable.
Tu étais l'être dans l'existence l'a dérangée, dont la présence était inutile.
Elle avait voulu, à de nombreuse reprises, se débarrasser de toi,
t'abandonner à la porte d'une église ou dans un caniveau.
Mais de peur du jugement de ses paires, elle s'était ravisée.
T'entendre pleurer ta faim ou te regarder t'éveiller lui était pourtant insoutenable.
Elle criait à un perdre la voix,
Elle pleurait à ne plus pouvoir se tenir debout,
Elle voulait juste que tu te taises,
que tu disparaisses,
à jamais.
Elle a tenté, de finir ta vie,
à cause du désespoir qui la prenait,
à cause du poison qui coulait en elle,
à cause de la haine qu'elle te portait,
elle a posé un oreiller sur ton visage,
jusqu'à ce que silence se fasse.
Puis sa dernière once d'humanité à prit le dessus,
elle s'est ravisée.
Sa solution deuxième,
était-elle vraiment mieux ?
Elle subvenait à tes besoins, puis faisait taire tes cris.
À coups de substances illicites,
celle qu'elle utilisée déjà pour elle.
Héroïnomane.
Le reste de ta vie n'a pas été des plus brillants,
détesté,
délaissé,
porte ouverte à toutes les ébauches de malheur,
à la débauche.
Puis t'es accroc, Woosung,
elle a fait de toi un drogué à ton plus jeune âge.
T'as besoin de ta dose,
plus souvent défoncé que clean.
Dans ta tête, c'est le spleen, l'âme en berne, le cœur en ruine.
Les fleurs du mal en ritournelle.
Opprobre.
Tu déçois, comme ta mère as déçu avant toi.
La seule chose qui te rend heureux, tu l'as trouvé au fond d'une benne,
déglinguée,
des cordes en moins,
mais tu l'as serrée contre toi, comme jamais tu n'avais serré quelqu'un,
comme jamais on ne t'avait serré toi.
Puis t'as appris à en jouer,
cette guitare qui t'a accompagnée durant ton triste périple.
Tu as appris à t'épancher, à hurler les mots de ton battant brisé.
Aujourd'hui, t'es moins qu'un homme,
mais plus qu'un déchet.
Tu t'autorises à jouer, à chanter,
à vivre tout simplement.
Exalté.