( m o o d b o a r d )
i grew up today and faced that i'm not just lonely, don't feel much better but i guess that it's a start o1 ⊱ the pursuit of happiness just seems a bore ; y’avait jamais eu de questions du genre
“where’s mom”, le sujet n’était pas abordé, pas creusé. et il n’avait pas
envie d’en savoir plus ; d’où le fait qu’il n’avait pas de ressentiments à l’égard de sa génitrice quand il était petit. ce manque d’égard l’a rendu naïf et vulnérable, ouvert à son approche maladroite lorsqu’elle est revenue dans sa vie, emmitouflée dans ses milliers de foulards colorés, affublée de ses godillots de pierre et ses breloques coincées dans les tresses ternes, parsemées de gris. ses parents étaient méfiants mais le gamin n’était pas craintif ou opposé à l’idée de la rencontrer, de passer un peu de temps avec elle, cette étrangère au drôle d’accent mais au sourire sincère peint de violet. ses pères ont accepté la petite sortie à la fête foraine, juste mère et fils – le problème c’est que la sortie a duré six mois au lieu de quelques heures. c’est pas dans son lit confortable et sa star flashlight qu’il est retourné mais le froid d’un pickup cabossé et ayant perdu son éclat depuis une décade. elle lui a montré beaucoup de villes, de nouveaux horizons, tenté d’apprendre le thaï mais sans succès ; l’escapade n’était pas aussi lovely qu’elle l’espérait, s'aggravant de tensions au fil des semaines.
“i wanna go home”, mais home, c’était
elle, parce qu’elle lui avait imposé. avec elle c’était du jumuckbap dérobé dans les étagères branlantes, les fringues achetées en friperies désorganisées, plus de ramyeon dans le bidon que de nourriture saine, observation des étoiles sur un tableau anthracite du fond de leur pickup. survival avant tout, l’amusement s’est dissipé dès la première semaine au cœur de cette aventure extravagante, l’ambiance s’alourdit de crises causées par le manque de ses parents,
vrais parents. jusqu’à ce qu’il se retrouve à une station de service, les chaussures dépareillées et les vêtements pas adaptés à la saison de flocons ; pas de derniers mots, pas de câlins, juste un clin d’œil et sa mère a démarré la voiture pour prendre le large. soulagement retrouvé mais sur un lit de rancœur ; il l’a détestée, plus qu’il n’a jamais détesté quelqu’un.
o2 ⊱ same soul ; lgbt parents have very few legal options. ça n’a jamais été aussi vrai. légalement, il n’a qu’un seul père, byun yohan mais dans les faits, y’a aussi min woonjae qu’il appelle
papa sans que ça soit officiellement reconnu. les petits couacs administratifs n’ont été discutés qu’à l’adolescence, causant une rage de brasier dans ses entrailles pire que ce qu’il n’a jamais connu. parce que hani a beau être
okay avec la situation, woonjae ne l’est pas, attristé et dégoûté de n’avoir qu’un titre d’étranger dans la vie de son fils. et pourtant, woonjae et lui partagent quelque chose de spécial : inconsciemment, son premier
i love you dad était pour lui, quand il avait tout juste cinq ans ; pourtant, c’est une habitude qui est restée même avec l’âge. hani est un
good boy qui n’a pas honte de dire
je t’aime à son père. par contre, avec yohan c’est plus avec les gestes qu’il le montre, le père étant avare de mots affectueux. enfant-miracle qu’ils ont bataillé pour avoir, choyé jusqu’à le dégoûter des petites attentions (well, no actually). ça l’a rendu capricieux, habitué à tout obtenir grâce à ses
puppy eyes. and yet, hani n’abuse pas complètement de leur faiblesse (même si pour ses tatouages, il a dû batailler pour les obtenir). ils sont
weirdly envahissants dans sa vie privée : ils le bombardent de sms all day long (qu’il ignore parce qu’il a mis le groupchat de sa mifa en silencieux, smh ses darons parlent
trop pour des antiquités), veulent être présents aux concerts des crude play, passent souvent dans son appartement à l’improviste pour remplir le frigo (et traîner avec Tupac, son chien), etc… des parents beaucoup trop excentriques mais qu'il aime bien. un tout. petit peu. smh.
o3 ⊱ easy target ; et la petite vie idyllique de byun hani prend une autre tournure quand il fait sa première rentrée à l’école. au début, tout se fait sans aucun problème ; puis les bruits de couloirs commencent. d’abord, c’est parmi les parents d’élèves que ça pose un souci :
vous avez vu les parents de byun hani à la réunion d’hier ? deux hommes. deux hommes ensemble, vous vous rendez compte. et puis ça se propage jusqu’à leurs enfants qui ne veulent pas traîner avec le gamin d’un couple homosexuel.
t’imagines ? il pourrait être comme ses parents. habitué à raser les murs, à ne jamais parler fort en classe, à se taire même lorsqu’il connaît les réponses, à manger sur le toit pour ne pas attirer l’attention des autres sur lui. et puis finalement, même son attitude effacée n’a pas été suffisante pour le protéger et l’empêcher de devenir le souffre-douleur de son école infestée de petits rats en uniformes qui font la loi dans les couloirs. à la base, ils utilisent l’orientation de ses parents pour l’emmerder, passent ensuite à lui trouver tout un tas de raisons diverses et irrelevant pour en faire une cible facile. une feuille
kick me accrochée dans son dos à son insu. ils ont des passe-droits sur sa personne : ils se permettent des coups qui vont jusqu’à colorer sa peau de violet, broderie d’ecchymoses qu’il camoufle sous ses vêtements amples et ses cheveux qu’il fait pousser. quand il rentre à la maison, il esquive le dîner et se réfugie dans sa chambre. et puis ensuite, y’a les humiliations verbales ; elles
piquent et lui donnent envie de riposter quand ils insultent aussi ses parents mais il serre les dents. serre serre serre tellement fort jusqu’à s’en mordre la langue. ils prétendent l’accepter aussi, parfois :
hey petit con, viens jouer au basket avec nous, ça va t’aider à grandir un peu pour ensuite team up et faire une compétition de celui qui le fera tomber avec le ballon. hani tient bon. il tient
toujours bon. même tête baissée, même bouche close. ses parents voient que quelque chose déconne mais n’arrivent pas à le faire s’ouvrir à eux ; jusqu’à ce qu’il fasse un ulcère et révèle une bonne fois pour toutes le harcèlement scolaire.
o4 ⊱ daydreamer. il rêvasse plus qu’il n’agit. s’imagine tout un tas de scénarios avec des résultats différents mais met en pratique complètement autre chose qui n’vaut pas même 10% de ce qu’il avait scénarisé. manque de
spontanéité, beaucoup trop
réfléchi et sérieux ; peut passer des heures (voire des jours) à taper un sms, le supprimer, le retaper, le supprimer, le retaper et ne jamais envoyer.
tête en l’air qui se trompe de chemin, écouteurs dans les oreilles et le regard perdu dans le vide parce que trop happé dans sa propre tête.
stargazing, les volets et rideaux toujours ouverts pour avoir un regard direct sur les étoiles.
o5 ⊱ loner ; il donne l’impression d’être entouré à cause de ses nombreux contacts autant sur les réseaux sociaux que ceux qu’il croise en clubs ou à la fac mais hani a surtout qu’une poignée de personnes qu’il considère proches, un petit cercle qui gravite autour des membres de son groupe principalement.
secret et
introverti, il ne se confie pas non plus facilement, pas même à ses proches amis. souffre d’anxiété qui lui donne beaucoup de mal à gérer la pression, incapable d’avoir pleinement confiance en ses capacités, constamment en remises en questions, ces pensées qui lui répètent qu’il n’est pas enough, qu’il ne le sera jamais. même au sein des
crude play, il se sent left out par moments. de
trop : son incapacité à nouer des liens vraiment solides lui donne l’impression qu’il ne sera jamais à la hauteur.
pas assez bon pour mériter sa place dans le groupe. se sent isolé, est persuadé qu’un truc cloche chez lui (
am i abnormal ?), ne sait pas comment le mettre en mots alors ne dit rien. ce mal-être qui amplifie ses émotions, le fait douter, s'inquiéter de tout ; de toute façon, tôt ou tard ils finiront bien par voir à quel point il est pourri de l'intérieur et lui tourneront le dos.
o6 ⊱ falling in reverse ; les vibes qu’il dégage sont étranges : son apparence est loin de ressembler à ce qu’on voit dans les défilés haute-couture de
snob. mais hani dégage
something qui intimide, quelque chose d’inaccessible. sa tendance à ne pas parler beaucoup ajoute à sa réputation mais les
vrais savent qu’une fois sa langue déliée, on peut plus l’arrêter (
word vomit). il suffit généralement de passer dix minutes en sa compagnie pour se rendre compte que cette image est
fausse ; c’est un véritable boulet, constipé socialement, avec des centres d’intérêt très nerdy (il a saigné
overwatch et tous les
dragon age).
o7 ⊱ golden boy ; premier de la classe, ancien mathlete, il était le gosse annoying qui bûchait ses cours plus parce qu’il n’avait pas grand-chose à faire que par réelle envie de recevoir les félicitations. les compliments avaient tendance à le gêner parce que ses médailles et bonnes notes ne déterminent ni sa réussite et encore moins son intelligence - maintenant, il répond par un haussement d’épaules. tendance à réussir tout ce qu’il entreprend, du premier coup : son talent caché pour le bowling s’est révélé par hasard, quand les crude play l’y ont traîné. doigts magiques, qu’on dit. and yet il reste toujours
humble sur ses prouesses, pas spécialement à l’aise d’être le centre de l’attention. mais peut se montrer extrêmement
cocky une fois provoqué :
compétitif motherfucker de nature, il triple les efforts (quadruple si nécessaire) tant il a horreur de perdre ou d’arriver second. bang nara ? askip elle est sa rivale : adversaire mathlete de la primaire puis
nemesis au collège pour finir par se retrouver against each other en musique quelques années plus tard. real pain in the ass, nara.
o8 ⊱ and we skydive from walls we built, dying just to feel alive ; c’est par caprice qu’il est tombé dans la musique. parce que les enfants de son immeuble jouaient des instruments alors pourquoi pas
lui ? faiblesse de ses parents, à peine plus haut que trois pommes : il a obtenu un violon et des cours pour finir par abandonner au bout de deux ans (après avoir bien cassé les oreilles de ses darons). il ne l’avouera jamais mais le violon est son premier échec, quelque chose qu’il n’a jamais réussi à maîtriser malgré son acharnement et sa bonne volonté. ou son supposé talent en musique. quelques mois de détresse et remises en question plus tard, à huit ans il retourne au conservatoire pour des cours de solfège. repart avec une fascination soudaine pour le
piano. en réclame un à ses parents, détruit encore leurs oreilles à coups d’entraînements intempestifs mais turns out, il est bizarrement bon. dans le genre
vraiment bon. finit par rencontrer d’autres petits musiciens comme lui, au collège. changement de cap complet pour hani :
loner à l’origine qui se retrouve en quatrième roue d’un carrosse un peu bancal et cabossé mais qui tient bon. weird d’avoir des gens avec qui traîner, avec qui partager une passion et planifier même le futur. encore plus weird de les considérer comme des
amis et non plus comme des coéquipiers ; malgré les débuts un peu rudes notamment parce qu’il n’était pas très à l’aise à l’idée de s’immiscer dans le trio d’origine ou de leur faire suffisamment confiance pour s’ouvrir à eux (at the end of the day all you have is yourself). mais amis, ils deviennent malgré les clash de personnalités et de musique ; malgré les prises de bec et les embrouilles stupides. l’arrivée de seola a encore plus chamboulé la dynamique disparate, heurtant les principes de bro-code, créant encore plus d’irrégularités dans le groupe mais ils fonctionnent bien tous les cinq ; du moins, quand ils sont capables de créer une harmonie autant sur disque que dans leurs vies.
o9 ⊱ socialement pas très doué. il est capable de sortir la première chose qui lui passe par la tête s’il se sent sous pression et qui est à l’opposé de ce qu’il voulait dire à la base. déjà arrivé d’insulter quelqu’un alors qu’il voulait juste lâcher un compliment ou de rembarrer une fan alors qu’il aurait surtout voulu avoir le courage de lui donner son numéro ou même le gars qui va bloquer son crush sur les réseaux sociaux pour se faire remarquer au lieu d'avouer clairement ce qu'il ressent (somebody save him).
anxious bean vachement awkward, to be honest.
1o ⊱ pas particulièrement revanchard, des coups bas, il en fait mais seulement quand on l’attaque en premier : vestiges d’un passé de souffre-douleur qu’il porte comme un fardeau. s’il est plus enclin à s’enliser dans les conflits qui mènent aux poings, c’est pourtant une façade calme qu’il montre au premier abord, prend sur lui, pèse le pour et le contre. mais y’a de rares moments où son masque s’effrite et qu’il se retrouve projeté dix ans en arrière, la difficulté de se contenir plus forte que tout et qui le fait
craquer à son tour.