le groupe s'était dispersé, eux qui au début était trois. il savait parfaitement que se disperser était une mauvaise idée et pourtant, l'appel de l'alcool avait été plus fort que lui. toujours plus, jamais assez. la musique fait rage alors qu'il se sert son verre. trop corsé mais c'était comme ça qui les aimait. et puis les paroles qui ne trouvent pas leur chemin dans l'esprit de l'ivrogne, il ne fait pas attention aux bruits qui l'entourent bien trop la tête dans les nuages ou plutôt dans le liquide du diable. mais l'extinction des feux lui fait relever le visage, déposer ce verre.  « huh ? qu'est-c'qui s'passe ? et le bruit qui s'abat ne fait pourtant pas sursauter le drogué, il est d'ailleurs même content de retrouver la vue lorsque la lumière vient agresser sa rétine. son regard voyage entre ces faciès qu'il ne connaissait pas ainsi que vers la sortie. arquant un sourcil, c'est bizarre qu'il se met à penser, elle était ouverte juste avant. sortant son téléphone, pour demander des nouvelles à ses compères tout droit venu de l'enfer, il se rend bien vite compte que pour ce soir, ça allait être l'indésirable présence de cette identité anonyme qui allait s'imposer dans cette fête et d'un soupire, il pouffe un rire avant de remettre son téléphone dans sa poche. j'espère que y'a des fans de swis ici, car elle a décidée de passer la soirée avec nous. gobelet à la main, il s'approche de la porte, essai de l'ouvrir mais, c'est sans surprise qu'elle est bloqué. bien évidemment. soupire-t-il alors qu'il se retourne vers le groupe. on est bloqués. apportant le gobelet à ses lippes, il goûte son verre ; harmonie parfaite pour son palais bien trop rude. au moins on a la bouffe et de quoi boire, voyons le bon côté des choses. » et son corps s'abat contre cette même porte, attendant patiemment la suite de la soirée. il n'avait jamais vraiment redouté swis et en ces lieux ce soir, cela n'allait pas changer. il se doutait bien que quelque chose allait mal tourné après tout, depuis quand devait-on porter des masques pour une soirée ? qu'il avait l'air idiot avec ce masque de lion qui recouvrait son nez et ses yeux.

C'est le même cycle qui se répète, une rengaine éternelle, des fêtes alcoolisés qu'on ne prend plus la peine de dénombrés, des bouteilles écoulés qui s'accumulent sur les pavés. Et puis y'a les gens un peu paumés, un peu comme lui, ceux qui oublient pourquoi ils ont dit oui, pourquoi ils ne sont pas encore partit. Ces gamins aux sourires factice qui serrent des mains comme on s'essuie, qui effacent les visages, se noient dans la marée d'anonymes. Et Hiro, peut être bien qu'il avait fuit. Le désordre de leur effervescence, l'euphorie de leurs inconséquences. Peut être bien qu'il leur avait préféré l'apathie de ses silences. Une de ces bulles confortables dont on se fou de tout, des nouveaux arrivant comme du boucan ambiant, des rideaux qui s'abaissent et de l'obscurité soudaine. Et ça effleure vaguement la conscience, Swis, salope à la langue de vipère, poumon des scandales plébéiens.   Que ferait-on pas pour un peu de buzz mmh. Vague réflexion qu'on émet en jetant à coup d'oeil à son téléphone avant de le fourrer dans sa poche. Et ça le fait vaguement sourire le grand con, alors qu'il jette un coup d'oeil au gamin (Hojoo) et lève son verre dans sa direction. Vrai, de toute façon ils ne pourront pas nous garder ici éternellement. Dedans ou dehors, au fond il s'en foutait, du moment que personne ne lui prenait la tête.

Tu fixes ton verre à moitié plein avant de le porter une nouvelle fois à tes lèvres pour le vider, pendant l'espace d'un instant l'idée de ralentir la cadence t'effleure l'esprit. Bien évidemment tu n'y fais pas attention tu as déjà la bouteille d'alcool en main prêt à noyer toute réflexion rationnelle de ton esprit à l'aide de ce poison. Alors que que le liquide se déverse doucement le noir se fait suivit d'un lourd bruit, tu sursautes reversant la boisson sur ta main. La lumière revient te faisant constater les dégâts, tu soupir en voyant le gaspillage causé par ta maladresse. A l'aide de serviettes nettoies en écoutant attentivement ce que les autres disent, tu te retournes vers eux et constate la fermeture de la porte, enfermé avec des inconnus, génial.
Tu restes silencieux regardant le nom indiqué par ton téléphone, « swis », tu ne sais pas grand-chose de cette dernière seulement des rumeurs à droite à gauche on pourrait presque croire à une légende urbaine dit de cette façon mais en constatant les expressions de chacun tu comprends qu'il faut ce méfier d'elle. Tu observe chaque personnes présentes, seul un visage te reviens tu es sûr de l'avoir vu à l'une des soirées des yasaeng, tu esquisse un sourire la seule chose que ton masque laisse apparaître avec tes yeux puis lève ton verre autant profité du monopole de l'alcool. « Eh bien à la votre hein ! ».

la soirée battait son plein et lui il était vide. une foule de corps s'était amassée sur la piste, visages anonymes partageant sueur et salive. lui il avait besoin de se tirer de là, de trouver un endroit calme où se rouler un bédo et se servir un verre de quelque chose de trop pur. le calme, il l'a trouvé, mais seulement pour une fraction de seconde avant que les lumières s'éteignent. une vive douleur s'est répandue dans sa cuisse gauche, un coin de table s'enfonçant dans sa chair. son verre lui a échappé des mains, le contenu s'éparpillant quelque part dans la pénombre. le son d'une voix féminine a atteint ses tympans avant de s'évaporer aussitôt dans le brouhaha prenant place à l'extérieur. son esprit déjà embrumé l'a fait tanguer quand les lumières se sont rallumées, attaquant son nerf optique. un sourire embarrassé s'est glissé sur ses lèvres quand il a réalisé que le contenu de son verre s'était déversé sur le haut d'une jolie demoiselle qui lui était inconnue (@moon miyeon). oops, désolé. il l'était pas vraiment. de sa poche, il sort une feuille et un petit pochon et tourne son attention vers le reste du groupe. il a l'impression de reconnaître le sourire d'un des hommes masqués, sûrement croisé à une soirée yasaeng. c'est dur d'oublier un sourire comme le sien, mais il n'arrive pas vraiment à le replacer. il détourne le regard et observe un gamin se diriger vers la porte et tenter de l'ouvrir en vain alors que ses mains roulent et roulent avec précision. il extirpe un briquet de sa poche arrière et amène le cylindre à sa bouche, prenant sa première bouffée d'air frais depuis son arrivée dans ce sous-terrain délabré. au moins si on meurt ici, ça sera pas de soif ou de faim, mais de folie. des verres se lèvent à l'unisson, triste toast pour célébrer leur situation. une deuxième inspiration, un nuage de fumée et son bras droit qui se tend devant lui, comme une offrande à tous ces inconnus. tant qu'à rester coincés ici, autant planer. cette soirée allait être longue.

De rires et de musique tonitruante à en vriller les sens, de basses pulsant sourdement à en bousiller le myocarde — une fête comme une autre. C'est exaltant pourtant, marée de masques, silhouettes qui se déchainent sous couvert d'anonymat, et alcool qui s'en mêle. Verres qui s'enchaînent et qui, progressivement, atténuent les inhibitions. C'est ce qu'elle veut : être bercée dans cet entredeux, oscillant en équilibre sur un fil, entre conscience et ébriété. Traînée de feu le long de la gorge, lèvres d'un inconnu sur les siennes, frissons à la surface de l'épiderme. C'est ce qu'elle veut, peut-être,
peut-être pas.
Elle le repousse du plat des mains, rejet brutal, signature de ces allumeuses indécises qu'on blâme de promettre ce qu'elles n'offrent pas ; mais le mal est logé là, au creux du cœur : tout sonne faux dans ces bras qui ne sont pas ceux de Hiro. Elle trébuche de deux pas en arrière, Nana, esquisse un sourire de travers. Il fait chaud, elle en tremble, il proteste, s'agace, se lasse — elle prétexte : J'ai trop bu pour ça, ou pas assez. Ne reste pas pour l'entendre cracher des insultes brodées d'agacement.

Tout est trop, soudain. Trop pour qu'elle reste là à mimer l'insouciance, alors que les tracas réémergent sans crier gare, ternissent l'instant de grâce. Joie éphémère qui se fracasse ; elle se sent suffoquer, trouve refuge entre des boissons, de l'alcool et des âmes égarées, dans une salle en retrait. Apaisement de courte durée : les lumières qui s'emballent, le lourd bruit de ferraille. Sana, elle titube. Sana, elle rit. C'est quoi ce truc ? Ils ont besoin d'aide pour gérer leur soirée, ça va plus. Satisfaction de constater des ratés au cours d'une fête supposée déclasser les autres groupes. Mais c'est pire que ça, et le rire se fige lorsque tombe le nom de Swis. Nez qui se fronce de déplaisir sous le masque, bras croisés en un réflexe défensif inconscient ; et si la mention de bouffe et d'alcool apaise un instant, la voix qui s'élève à la suite a l'effet inverse. Putain, non. Sérieusement ? Cloîtrée avec Hiro, really ? Réponse immédiate : elle picole, deux verres enchaînés d'une traite, pour faire passer le tourment. Mais— non. Juste. Non, bon sang. Sana rejoint la porte d'un pas pressé, tape contre la surface. EH OH ? ON EST COINCÉS. Mais de l'autre côté ça pulse sans discontinuer, bordel trop intense pour que quiconque ne perçoive un sos émis depuis cette salle paumée. Elle abdique à contre-cœur, se laisse glisser dos contre la porte pour s'asseoir par terre, dépité ; rit jaune lorsque la fumée d'un joint envahit la pièce, assortie d'une offre que ses nerfs en vrac acceptent comme le messie.
Elle n'ose même pas regarder en direction de son ex, de peur de croiser son regard et d'aggraver une plaie encore à vif.
Taffe tirée du bout des doigts, bédo passé au suivant ; quelqu'un fait tourner quelques plats du buffet et tant qu'à faire, elle accepte aussi.
La vibration inattendue de son téléphone la fait sursauter, espoir de courte durée : message de nul autre que Swis, contenu inquiétant. Elle irait quand même pas jusqu'à nous empoisonner, si...?  

Musique folle, et pas de danse maladroite. On se pousse, se bouscule, l'impression d'un pogo contre tes bras. Dans ta tête, l'indifférence totale ou le cerveau prêt a explosé à tout instant. Oscillation affolante. Visage hideux à l'abri des regards. En dessous, tu fais peur à voir. Chaleur extrême et sueur froide. Tu ressers les bras contre toi, grattes frénétiquement ton poignet, marque rouge à vif. Regard furtif et tu t'éloignes, là où il y a moins de monde. Là où tu pourras peut-être tenter de te calmer. Dédale de verre, d'alcool et autre mets. T'empoignes un premier verre, un deuxième, puis trois et quatre. Tu enchaînes. T'as les doigts moites et les rétines éclatées. Tu te mets à trembler, des spasmes te secouent davantage. Drogué de naissance, t'es en manque. Tu te retournes d'un coup. T'es parano. Noir complet, bruit sourd d'un micro et surprise. Peut-être pas tant que ça. Coup dans le rideau de fer. Les bruits résonnent dans ton crâne. Au départ, tu étais venu pour trouver ta dose, t'en jeter une et repartir pour un tour, mais apparemment le karma t'as encore bien baisé. Ça bouge autour, ça communique. Tu fais les cent pas. Gratte encore ton poignet au sang. Odeur âcre et fumée blanche. Ça tourne dans ta tête et ça tourne dans tes mains. Tes tremblements ralentissent un peu. Ce mec, c'est ta providence. Tu te tournes vers la voix pas loin de toi. « Je doute pas qu'elle en soit capable » Tu jettes un œil aux autres prisonniers. Même pas bouleversé. Puis tu ris. Déplacé, illogique. « Faut rester chill quand même. Je pense qu'elle veux juste s'amuser. » 

Phalanges et commissures blanchies par l’agacement grandissant et Miyeon broie du noir dans la pénombre, le regret roulant en vagues sans pitié et la poussant à reconsidérer le moindre de ses choix antérieurs – c’est qu’elle n’aurait jamais dû s’écarter de la foule, pourtant étouffée par la pression constante du maelström ivrogne de ses comparses busanais. Qu’elle-même, égarée entre l’ébriété et le besoin maladif, irascible de conserver un tant soit peu de contrôle sur sa chétive personne, s’était finalement trouvée au détour d’un parking aux parfums délétères, et immédiatement déclarée peu encline à laisser les effluves pourrissants des lieux nécroser ses poumons encore tendres et intacts.

Naturellement, c’était sans compter la fameuse swis, et ses interventions toujours indésirées – à présent coincée dans l’obscurité et assaillie par quelques bourrasques anxieuses, c’est lorsque le contenu gangrené d’un verre se répand sur le tissu hors de prix couvrant sa poitrine qu’elle laisse un cri offusqué tendre ses cordes vocales, la gorge congestionnée par le cocktail de surprise et de déplaisir pur et dur. L’envie de pourfendre le pied du coupable de son talon aiguille titille les abords les plus sombres de son esprit et, par dépit, l’adolescent crache son venin. Dégage, dégage ! T’es vraiment outrageusement chanceux que je puisse rien voir, sinon je t’aurais déjà fait digérer tes propres couilles. Anonymisée par l’absence de lumière et le masque épousant encore la majeure partie de son visage, elle siffle entre ses dents et l’énervement fait s’écrouler les murs de sa retenue – si ses tympans semblent percevoir une ou deux voix familières, elle ne s’y attarde pas et se contente de claquer du talon contre le béton, crocs serrés et torse gelé.

Ouais, vous êtes adorables et super sereins, c’est génial, mais ça vous semble pas un peu bizarre, d’être comme des cons dans le noir ET enfermés ? Un énième juron vient ourler ses lèvres purpurines et Miyeon bouillonne, prête à déverser tout son poison au premier écart de conduite – soif d’encadrement qui la pousse à griffer nerveusement l’intérieur de ses mains si précieuses, elle en fait passer une dans sa tignasse brune et l’obscurité, le soubresaut anxieux de son téléphone ajoutant à son inquiétude. Elle fait passer la nourriture et le bédo au suivant sans y toucher, méfiante. Question soulevée par une autre voix – qu’elle reconnaît aisément, sans pour autant le souligner – et un rire amer quitte la barrière charnue de sa bouche recourbée. Trop facile. Elle veut jouer. Et ça vous fait peut-être marrer, mais il est hors de question que je joue avec cette chienne. Elle s’écarte consciencieusement, désireuse de limiter les interactions physiques. Est-ce que y en a pas un, parmi vous, qui aurait la présence d’esprit d’avoir envie de sortir ?

ça chouine et ça dérange hojoo. pourquoi paniquer, ce n'est pas comme ci les choses allaient s'arranger. l'odeur du stick joyeux qui vient taquiner ses nasaux vient réveiller en lui, cette envie de consommer la substance illicite. doux parfum, envie d'échappatoire soudaine. son dos vient se glisser contre la porte, bruit dérangeant. accroupit il laisse une de ses mains voyager dans une de ses poches, à la recherche de ce pochon. même dans la pénombre, il allait pouvoir réussir à rouler. habitude sordide, drogue devenue beaucoup trop douce pour lui faire quoi que ce soit après une seule consommation. « parce que tu penses, qu'ici, quelqu'un va vouloir jouer à son p'tit jeu ? gloussement moqueur, réponse sans tact. s'ils étaient tous présent dans cette pièce, c'était bien pour une raison. les rebuts. c'était eux.  ceux qui suivaient pas les règles, les mauvais enfants. on peut pas sortir, on est bloqués, j'parle dans le vent ou quoi ? » désinvolture à son apogée. et ça vibre dans la poche, dans cette même poche ou se trouvait sa main. un soupire las s'échappe de ses lippes. se doutant bien du destinataire. il n'a pas le temps pour ses conneries mais, la curiosité est piqué à vif. alors à la place de sortir son pochon, il sort son téléphone. swis. « c'est quoi ces conneries. ce n'est même pas une question, c'est carrément une constatation. c'était tellement pitoyable qu'il se demandait si la requête de ce défi venait d'un enfant de quatre ans. lui qui s'attendait à mieux. second gloussement alors qu'il range bien vite son téléphone. pas question qu'il joue au jeu de l'autre timbré. qui sera le premier à craquer, hmmm, j'me le demande... » et dans son esprit, il essaie de faire en fonction des voix, de la détresse de chacun. même si la plupart avaient l'air tout aussi détendu que le drogué, quelques unes avaient quant à elles, les jetons. peur du noir, qui sait. alors c'est à contre coeur qu'il arrête de se rouler son stick de joie, range son matos et ressort son téléphone. préférant utiliser le flash de son iphone pour illuminer rien qu'un peu la pièce. « au moins y'a ça qui marche, on fait à tour de rôle pour pas niquez nos batteries. » rassurez les palpitants, calmez la population paniqué.

Hiro retient une grimace en avisant Sana. Sana jolie au coeur fragile qui avait voulut la flamme mais s'y était simplement brûler le bout des doigts. Sana à qui il n'avait rien put offrir de plus que ces vérités terribles. Un soupir, un regard en coin, il agite sa main avec la désinvolture de ceux qui s'en foutent du noir et des monstres qui se cachent dans le placard, sa némésis à lui, se trouvait plutôt dans les médias, bien réels et incessamment exposés sous les spots de lumières. Si  Swis est responsable de ça, c'est qu'elle veut quelque chose. Quelques ragots pour alimenter ses réseaux sociaux, une exposition de leur défaite sociale, quelque chose comme ça.  Mais la vérité est que le jeune homme avait à peine la force de s'en préoccuper, il n'était pas un pantin qu'on pouvait faire danser en tirant sur quelques fils, il était bien plus consistant que ça. Donc le meilleur moyen de ne pas jouer son jeu est de ne pas nous écharper les uns les autres. Et d'éviter de paniquer inutilement, mais ça bien sûr il le garde pour lui, peu désireux de voir les nerfs de la jeune s'échauffer alors qu'elle semble déjà à deux doigts d'exploser. Il s'enfonce dans son siège et tourne son regard vers le téléphone allumé, profitant de la brève luminosité pour se lever et faire un rapide tour de la pièce, qui sait, peut être qu'il remarquerait un détail qui jusqu'alors leur avait échappé.

A nouveau le verre se trouve contre tes lèvres le liquide glissant dans ta gorge, il n'y a pas de sensation particulière le goût n'est pas différent plus tu en ingurgite plus tu auras cette sensation de vertige, toujours la même histoire.
Hors tu es vite coupé dans ton enthousiasme les lumières s'éteignent à nouveau ,ça s'agite ,ça s'énerve, visiblement les réjouissances s'annoncent de courte durée. L'odeur du joint flotte dans toute la pièce ça ne te donne pas plus envie que ça, sans parler que du fait que cela n'a pas d'effet sur toi.
Tu décides de jetez un coup d’œil à ton portable afin de comprendre la cause de cette agitation soudaine, rapidement les propos des autres invités sont plus explicites. «  Si tu crains d'être empoisonnée alors fait toi vomir, tu évacueras sûrement certaines toxines. » Tu empruntes un ton calme et serein, au fond de toi, sans même en avoir conscience tu souhaites qu'il s'agisse d'un produit mortel qui t'achève.
Tu réfléchis à comment sortir car il y a forcément un moyen, tu t'avances avec prudence au mur le plus proche tu allumes ton briquet et commence à balader la flamme doucement afin d'y trouver un quelconque courant d'air qui indiquerait une autre issue. Malgré ta petite taille tu tentes d'atteindre le haut du mur, notamment en utilisant la pointe de tes pieds.
Cette situation te rappelle le film Saw et ce fameux manga Judge,où chaque personnage à toujours un acte à se reprocher et le seul châtiment s'avère être la mort. Tu ne dis rien à ce sujet, inutile d'en rajouter une couche.

un petit rictus vient lui tirer le coin des lèvres quand il repense à la menace contre ses bijoux de famille. il l'avait cherché. mais il se foutait royalement d'avoir pourri la soirée probablement déjà abjecte d'une pure inconnue. et puis au fond de lui, il se réjouissait que ça soit tombé sur elle. elle qui dix secondes après l'annonce du petit jeu de swis, se mettait déjà à s'affoler. il regrettait d'être venu. quelle soirée du siècle vous demande explicitement de venir sobre. il le savait déjà mais ce petit jeu n'a fait que de le réaffirmer, ce nouveau "clan" était une vraie blague. une simple bande de gamins espérant faire quelque chose de mémorable de leur vie de misère. regard de travers lancé au gamin qui allume son flash alors que les lumières sont allumées. peut-être que le pét était trop chargé. qu'il se dit jaebum alors que la faim devient reine de son estomac. une main se dirige vers l'assiette de chips et l'autre extirpe son téléphone de sa poche. il glisse l'arabesque dorée entre ses lèvres et manque de s'étouffer quand ses yeux déchiffrent le sens de ces quelques pixels venant de l'inconnue à la réputation sulfureuse. si elle avait vraiment empoisonné tout le buffet, il était déjà destiné pour la tombe. le parking se voit de nouveau plongé dans la pénombre, la seule source de lumière venant du téléphone du gamin assis contre la porte. peut-être qu'il s'en doutait. ou qu'il était déjà au courant. il jette un coup d’œil à son niveau de batterie et soupire à la vue des quelques pixels orangés en haut de son écran. mode économie d'énergie activé. 20%. et merde. sans lumière, la situation devient plus sérieuse et jae réfléchit, se demande ce que ce petit jeu veut bien dire. calmez-vous, personne va crever ce soir. les mots sont secs. le ton est dédaigneux. les plaintes venant de ses camarades lui tapent déjà sur les nerfs. vu le nombre de gosses de conglomérats venus ce soir, swis oserait pas réellement nous empoisonner. jaebum se pousse de la table contre laquelle il était adossé et rentre dans le faiseau de lumière en provenance du téléphone. swis veut jouer un jeu avec nous. faut juste qu'on découvre lequel. et dire que la soirée ne faisait que de commencer...

Privés de lumières à nouveau.

Sans se lever, Sana se rapproche du seul faisceau perçant la pénombre— éclat relativement rassurant d'un téléphone ; bras résolument serrés autour de ses genoux pour résister à la tentation de les nouer autour du cou de Hiro (affectueusement ou non).
Quelque chose comme notre peau ? elle ironise, lassée de les voir si composés, à croire qu'ils ne savent rien éprouver. Same, elle acquiesce d'une voix lasse lorsque l'unique autre fille de la pièce, visiblement, manifeste son refus de croupir là à la merci de Swis (voix familière, d'ailleurs, qu'elle tente de replacer). Elle m'a déjà laminé le coeur, cette emmerdeuse. Pas franchement envie de lui en accorder plus. Et ce n'est pas plaintif, cette fois— c'est passif-agressif, lowkey dirigé contre Hiro.
(une part d'elle voudrait qu'il ait mal, aussi)
(une part d'elle voudrait qu'il s'en veuille de l'avoir blessée ainsi)
C'était toujours si rassurant de le voir calme par tous les temps. À présent qu'elle lui en veut pour tout, pour rien, c'est seulement éreintant.

Y'en a un, quelque part, qui lui suggère de dégueuler si elle craint d'avoir été empoisonnée, et elle roule si intensément les yeux qu'ils en sortent presque de leurs orbites. Oh, t'es un malin. Promis, si je m'enfonce un doigt dans la gorge je veille à te viser. Ce sera cadeau pour ton idée à la con. Le dude au bédo en rajoute une couche, probablement ultra zen à force de planer bien haut. T'as l'air bien sûr de toi, t'es un mec important ? Raison pour laquelle personne n'a l'air de te chercher ? Timbre dubitatif, clairement. Elle sait, elle, qu'au-delà de ses propres tonalités de gosse de riche, sa pseudo famille n'est en rien une garantie de sécurité.

Ça lui ronge les entrailles— la crainte de croupir là, cerclée d'inconnus. Oubliée. Et c'est irrationnel, ça ne durera probablement que quelques heures. Mais c'est le propre des phobies, de prendre à la gorge, d'obscurcir les pensées. Et à mesure que les minutes se décuplent sans que rien ne bouge, la sensation d'asphyxie s'amplifie. Elle jurerait que les murs se rapprochent.
Ça se force, une serrure de porte de garage ? Petite fille trop longtemps dorlotée pour avoir eu l'opportunité de s'y essayer. Mais elle saisirait n'importe quelle excuse pour s'occuper.

Les différents timbres de voix te parviennent aux oreilles. Aux sonorités aussi disparate que possible. Le flegme et la panique se partagent le petit groupe d'oublier. Dans ton cas, y a rien qui te passe par le crâne, à croire que t'es bloqué dans ton monde. Autour de toi ça résonne et ça raisonne. Logique et rationnel. Les mots te traversent et te font redescendre sur terre. Vous êtes bloqué, enfermé, coffré. Tu as pourtant vu le rideau de fer comme les autres. Tu as frappé dessus mécaniquement sans comprendre. Abruti. Tu regardes les visages encore dissimulé. Ca te démange de tous les démasqués, mais tu n'en fait rien.
Clac.
Clac.
Tu tires frénétiquement sur l'élastique autour de ton poignet. « L'hystérique de service, ça serait bien que tu te calmes deux secondes. » Tu te lèves. Étirement lent. Un pas après un autre, tu fais le tour de la pièce dans la pénombre. Prudence. Tu fais gaffe de ne pas marcher sur les autres. La voix de la jeune femme résonne de nouveau. Puis tu souris de toutes tes dents à la remarque de la demoiselle. « Bah vas-y, force là, on te regarde tous avec attention. » Tu soupires.
Clac.
Clac.
Tu guette le haut des murs ou le plafond dans l'espoir d'y apercevoir une ouverture. Tu te crois dans un film peut-être ? « Elle ne peut pas nous dire carrément ce qu'elle veux elle aussi. » Tu tapes dans la table, le bruit grinçant te semble assourdissant. Putain.