POUVOIR ; LUMIÈRE ; DÉRAISON
COLÈRE ; ABANDON ; FRUSTRATION
« j'aime t'aimer à t'en haïr. tu es ma vie, et ma mort. »

les apparences sont tromperies en enchantement en lesquels il se perd. incapable de distinguer le vrai du faux, il s'épuise en mensonges en lesquels il finit par croire. rayon de soleil au sourire inépuisable ; garnement en sur-voltage et ses envies multiples, et ses besoins insensés. la facilité du contact, la chaleur de ses mots, la bienveillance de son âme. ce besoin nécessaire de protéger, d'offrir son allégeance à ceux qui la lui accordent les premiers : mourir pour eux. douceur de lune, tendresse sur tes lèvres du bout de vos baisers. baigné par l'innocence déchirée, le cœur meurtri se répare d'enfantillages et de chamailleries bénignes. les rires faciles, ô si aisés et communicatifs qui réchauffent les corps et font danser les âmes. l'insouciance d'une jeunesse en train de faner à laquelle on s'accroche de gestes si désespérés, si saccadés. le bonheur, ô oui le bonheur, en quête ultime, saint graal mais est-ce donc illusion ? les étreintes, les combats que l'on livre du fond du cœur. ces corps-à-corps, ces coeur-à-corps, ces cœur-à-cœur.  aleksei le doux, le juste, le bon, l'ami, l'amant, l'aveugle.
aleksei, l'aveugle.
l'aveugle aux soucis, celui qui en ferme les yeux et se refuse à voir. celui qui, noyé dans sa détresse, se complaît de ses œillères. les cauchemars qui hantent et reviennent, qui dévore la vie, et ces succubes qui drainent. le fou, l'alcool dans les veines et les larmes sur la peau. l'insatiable, le lion qui se bat dans une lutte incertaine. le lumineux en éclipse, et ses tords, et ses défauts si imprévisibles, incontrôlables. son besoin vénéneux de pouvoir, de contrôle qui le conduit à sa perte. la dureté soudaine de l'homme russe qui ressort dans ses travers rustres. ces mots qu'il ne mâche pas, sa franchise dangereuse et le sang trop chaud d'un homme du froid. ses morsures.

o1 ⊱ les gorgées se succèdent et le liquide réchauffe une trachée habituée. jamais la frénésie ne revient comme elle a pu l'enchanter en ses débuts ; jamais le voile opaque ne s'impose à ses yeux. le regrets fait place à la frustration, et lorsque ses doigts s'épuisent de tapoter le bois de la vieille table, sa voix rauque fend l'air avec violence. le contrôle, toujours le contrôle, cet insatiable et si fatiguant pourtant besoin de contrôle.   o2 ⊱ le cœur palpite avec frénésie, brûle ses poumons et dilue le sang qui se déchaîne alors en ses veines. ses yeux se sont posés sur elle, et ne la lâchent alors plus. il succombe, si aisément, si tendrement et, plus tard dans la soirée, perdra ses baisers au creux de son cou, ses doigts au plus sacré. la folie n'est que passagère cependant, et l'amour bien volubile, bien vagabond. Aleksei est un amoureux compulsif et éphémère. o3 ⊱ virtuose du piano et le blanc, et le noir, défile sous ses doigts habiles. la voix, timide mais bohème, accompagne sa seule compagnie. les livres et poèmes jonchent son sol, les peintures habillent ses tableaux. un artiste qui s'en cache, et une sensibilité qu'il ne supporte pas de posséder ; un jardin secret. o4 ⊱ colère, rancœur, amertume conduisent à dame détresse. une maîtresse de longue date dans les bras de laquelle il se perd bien des nuits, lui vouant un culte tempétueux et miséricordieux. et par la crainte de sa mortelle attraction, il se mure dans un bonheur factice qu'il entretient. dans lequel il se perd également, incapable de discerner ses mensonges de ses réalités. o6 ⊱ quelle ironie lorsqu'un homme venu du pays froid ne peut pas même résister aux virus les plus bénins. d'une santé bien trop fragile, le russe se retrouve souvent alité dans l'espoir de recouvrer quelques forces suite à de basses températures. sans doute que le vih avec lequel il est né est complice de ces agonies infligées par dame nature. o7 ⊱ il aime se complaire dans l'enveloppe rassurante d'un chien massif procurant l'éternel satisfaction d'une protection permanente. aleksei est adepte des races les plus imposantes et son calme effrayant lui confère le dont naturel d'un dressage doux. il possède aujourd'hui un doberman au nom de bohème qui terrorise par sa simple présence les habitants de busan dans les rues familières. o8 ⊱ son père est interné dans un centre à mi-chemin entre la prison et l'asile. ancien directeur d'une entreprise de communication, lui et son meilleur ami se sont peu à peu perdus dans les méandres de l'instinct humain le plus primaire. si cet homme a fait la une des journaux, le père d'aleksei a quant a lui été épargné par la presse. leur crime n'était nul autre que celui d'avoir succombé au désir du sang le plus bafoué par la modernité de la société, et ils sont les auteurs de six meurtres et cannibalisme. un traumatisme pour celui qui n'était alors qu'un enfant, mais qui aujourd'hui se trouve avoir un penchant pour l'étude des pathologies mentales et les sensations apportées par de tels méfaits. o9 ⊱ né russe, homme russe et famille rustre, sa famille est un mélange fascinant de mille origines. les retrouvailles annuelles lui ont permis de maîtriser quelques bases très rudimentaires en mongole, japonais et chinois, tandis que ses langues natales sont le coréen et le russe. il s'exprime fluidement et couramment dans ces deux dernières, ce qui fut extrêmement bénéfique lorsqu'ils s'installèrent à Busan lors de son adolescence. 1o ⊱ « on some days, i love you. on some days, i hate you. but wathever you do, you're still in my mind. on some days, i want to taste you. in some days, i'll eat you. ».