Il y a de ces rencontres qui changent la vie. Rares, même miraculeux ; ils marquent l’esprit, deviennent des souvenirs chers aux cœurs. Et ces personnes, elles restent parfois plus longtemps que ce moment éphémère, s’insèrent dans la vie quotidienne, deviennent une part de qui vous êtes. C’était le cas de Nova pour toi. Elle était apparue dans un de tes plus bas moments, alors que la réalité de l’horreur que tu avais vécue transitionait du déni à l’acceptation, et elle t’avait soutenue par sa simple présence. Les jours, mois, années suivantes s’étaient succédé, et la bande s’était agrandie, arrivant à ramener le sourire sur tes lèvres, à te faire ressentir des choses que tu n’aurais plus cru possible vu l’ampleur de ta perte. Ils avaient été là pour te remonter le moral même lorsque tu cachais ta peine derrière un masque, un semblant de contenance. Et puis elle avait disparue, du jour au lendemain, silence radio, son absence laissant un trou dans le petit groupe. Et au fil des mois, le trou s’était agrandit jusqu’à devenir une plaie béante menaçant l’harmonie précaire des quatre restants.  Tu n’étais pas de ces gens aux sangs chauds qui s’énervaient à la moindre opportunité, au contraire, tu étais calme, effacée, difficile de te faire ne serais-ce qu’élevé la voix. Mais Nova, elle avait réussi à venir à bout de ta patience. Au fil des mois, l’inquiétude avait laissé place à la colère, une colère grandissante chaque jour que l’absence de réponse sur ton téléphone continuait. Alors lorsque tu reconnais son profil passer dans la rue, ton sang ne fait qu’un tour et te voilà qui sort de la boutique où tu magasinais pour te précipiter à sa poursuite. Tu agrippes son poignet, forçant finalement la déserteuse. « « Yah Min Nova. Jusqu’à quand tu comptes nous ignorer ? » Nous que tu dis, mais vraiment c’est de toi que tu parles. T’avais naïvement cru que vous aviez quelque chose, que votre amitié c’était plus que de la poussière, mais son absence prolongée t’avais fait comprendre que c’était peut-être pas ça pour elle, que peut-être t’avais pas une place aussi grande dans sa vie qu’elle dans la tienne. Et ça te brisait le cœur même si c’est une expression de colère qui était visible sur ton visage de poupée.