basic informations :
NOM ET PRÉNOM ⊱
shin. une seule simple syllabe qui écorche la gorge et laisse un goût amer sur les papilles. ce rappel constant d'un géniteur incompétent et de l'absence devenue éternelle de maman.
jaebum. deux caractères succincts au sens abyssal qui insinue l'excellence.
"chancelier qui érige la loi". signification ésotérique qui respire la volonté de l'éminence intellectuelle du gamin. seul souvenir futile de l'existence éphémère d'une déesse parmi les mortels.
ÂGE ⊱ arrivé au cœur de l'
hiver comme le givre sur le pare-brise, la date du
1er février 1993 qui figure sur son acte de naissance comme le marquage au fer symbolisant le début de sa misérable existence.
vingt-cinq années maintenant qu'il erre dans les rues de busan, la rage au cœur et la clope au coin des lèvres.
lieu de naissance, origine, nationalité. ⊱ coincés dans des bouchons sur la route de l'hôpital, c'est sur la
banquette arrière du tas de ferraille que son paternel osait appeler une voiture que le gamin a poussé ses premiers cris à travers un nuage de nicotine recraché des poumons de l'ancien. arbre généalogique aux branches estropiées, du
sang étranger coule sûrement dans ses veines, mais le gamin c'est la terre de la péninsule qu'il a toujours connu.
STATUT CIVIL, ORIENTATION SEXUELLE. ⊱ l'amour, le gamin, il y croit pas.
il y croit plus. progéniture de l'archétype d'un couple voué au désastre. acmé du résultat de la destruction que l'amour crache sur son passage. rejeton d'une créature détestable. il passe de draps en draps, vagabonde d'un esprit à l'autre, mais ne prend domicile nulle part. la seule personne qui lui tiendra la main jusqu'à son dernier souffle, c'est sa
petite sœur. se laisser bercer par les voluptueuses lèvres des nymphes orbitant
vénus. se voir emporté par la férocité de la musculature des fils de
mars. illuminé par le clair de lune, le gamin se laisse porter par la danse somptueuse des corps en osmose peu importe le partenaire. c'est tout de même les
douces courbes des déesses éphémères de ses désirs qui le font vibrer jusqu'à son hypocentre.
METIER, JOB, ETUDES. ⊱ le
stylo à la main, l'esprit hors de sa salle de classe lugubre, c'est de l'art qui se dessinait du bout de ses phalanges. jamais intéressé par le sujet présenté, ambition artistique irréelle dans cette société coréenne
vicieuse, le gamin se perdait dans son monde imaginaire où il n'avait pas besoin de finir le lycée. jaebum, il a toujours su qu'il finirait pas pdg d'un conglomérat qu'il aurait lui-même érigé ou neurochirurgien réputé à l'international. mais c'est aussi jamais ce qu'il a voulu faire. ce qui l'a toujours passionné, ce qu'il l'a toujours tenu éveillé jusqu'à 4h du matin, submergé par une vague d'inspiration, c'était
le dessin. de sa page blanche d'exam de maths aux courbures dorées de ses clientes qui viennent se faire tatouer une
simple étoile nicodème pour avoir l'opportunité de lui parler, il a toujours vécu au gré du mouvement de son crayon.
SITUATION FINANCIERE, CLASSE SOCIALE. ⊱ avoir pour métier de
loger de l'encre sous l'épiderme de ses clients, c'est interdit dans ce beau pays péninsulaire pour tout pratiquant n'ayant pas une licence médicale. jaebum, il a pas une licence médicale. il a aussi jamais eu le fric de s'acheter un studio. alors il a d'abord vadrouillé, tatouant qui le voulait bien, n'importe où, n'importe quoi, gagnant à peine assez pour couvrir les frais matériels. et puis il s'est fait une petite réputation. son clan le disait
vrai artiste et la rumeur courrait comme quoi il avait une belle gueule. les clients ont commencé à affluer, petit à petit. aujourd'hui, jae il a toujours pas la thune de s'acheter son propre local mais il loue un ancien bureau de quelques mètres carrés dans un quartier animé et il manque pas de boulot. mais la vie est dure et la vie coûte cher et de loger et de nourrir deux personnes avec un seul salaire, c'est
quasi-impossible. alors jaebum galère et jaebum
oublie de manger pour que sa petite sœur ait de quoi se remplir l'estomac. il regarde de tout en bas l'élite coréenne et leur crache sur leurs godasses italiennes. mais il arrive à survivre et à se loger et dans ce monde corrompu, c'est devenu un
luxe pour la plupart.
SITUATION FAMILIALE ⊱ l'ecg de maman devenu
plane à la venue de sa gamine. le monstre caché du géniteur qui sort des ténèbres et
rampe vers la surface. et
bora, son soleil, sa
seule raison d'exister. maman c'était une gamine sans direction qui s'est retrouvée piégée dans les crocs d'un
monstre au cœur de suie. le daron c'était un prof de philosophie respecté qui a fait d'une étudiante innocente à la pureté étincelante sa proie éternelle. et bora, ça a été le défouloir de ses démons, l'exutoire de ses vices, la
frénésie de son
âme vacante.
SIGNES PARTICULIERS ⊱ cicatrice
sentimentale et
physique qui dessine son pectoral gauche. souvenir douloureux du plus brutal affrontement de sa vie. vision de ce corps de prédateur dérobant la pureté de son monde, de ce cerbère exposant ses dents, un sourire narquois lui tirant le coin des lèvres. la sensation de son
sang chaud mouillant sa chemise et traçant son torse. la
noirceur infâme des orbes de son géniteur, un morceau de miroir brisé lui transperçant l'épiderme.
brûlure circulaire sur son poignet droit, revanche du cœur meurtri d'une demoiselle désillusionnée. molécules de nicotine qui envahissent ses synapses lorsqu'il pose les yeux dessus, un petit sourire satisfait se glissant sur ses lèvres.
bandeau d'encre imprimé sur son avant-bras gauche juste en dessous du coude. le monde pense que ça a un sens. le monde pense qu'un
artiste comme lui se perfore l'épiderme seulement avec résolution. jaebum lui, il s'est tatoué une bande sur l'avant-bras pour cacher ses premiers essais de tatouages. pour effacer cette constellation d'étoiles asymétrique, résultat d'un bon gros bédo.
crâne sortant d'un nuage de fumée lui couvrant l'épaule droite, celui-là a un sens. celui-là a de l'importance parce que c'est d'un crochet droit qui lui a déboîté l'épaule qu'il a
cassé la mâchoire de son daron. celui-là il a un sens, mais celui-là il a un sens que pour lui.
trois fleurs de violettes lui ornent le pectoral gauche, se mouvant au gré de son palpitant. volonté
d'effacer le
sombre avec un rappel de
pureté. trois petites fleurs de violettes pour tout son monde, pour sa petite sœur bora. et puis le
système solaire qui lui parcoure le dos et son propre
ciel étoilé qui lui parsème le corps entier.
HOBBIES ⊱ c'est avec un stylo, crayon, feutre, marqueur à la main qu'il passe le plus clair de son temps. aujourd'hui, y en a pas beaucoup, mais y a encore des gens qui veulent se faire tatouer des vraies
œuvres d'art sur la peau. après la quinzième ancre, étoile ou note de musique, jae il continue à faire ce qu'il fait pour la perle rare qui rentrera dans son studio, flashera sur un de ses designs et se le fera tatouer le jour même. c'est pour ce genre de personne que jae il continue de
créer. en buvant son café, au restaurant, dans le métro, un bout de papier posé sur la cuisse et le cerveau en effervescence, le gamin il amène son art à la vie. et puis le gamin il
court. il court pour échapper à ses démons et évacuer les toxines de son corps. il court à 4h du matin pour rentrer chez lui et chasser les
ténèbres qui lui envahissent l'esprit. ça fait quatre ans qu'il court sans cesse. ce qui le détend aussi, ce qui lui occupe l'esprit et peut lui taper sur les nerfs, c'est les
jeux vidéos. un bédo au coin des lèvres et une partie de n'importe quoi à l'écran et jae s'évade ne serait-ce que pour quelques heures.