Début des années 90. L'américanisation touche à présent la plupart des pays du monde et trouve aussi foyer dans l'extrême-orient. La lourde cacophonie d'une musique pop, rock ou r&b de langue anglaise résonne dans les fêtes, dans les baladeurs CD de cette jeunesse coréenne qui se retrouve à rêver d'ailleurs. Dans une société toujours trop conservatrice, pas assez évoluée, beaucoup ont choisi d'immigrer vers les Amériques pour suivre les pas des héros blancs à qui tout semble réussir. Et ceux qui restent sentent leurs épaules s'alourdir toujours un peu plus sous la pression familiale. Dans ce pays, pour être heureux, pour vivre confortablement, il faut réussir. Et au diable tous ces idéaux américains, au diable leurs musiques assourdissantes, leurs vêtements impudiques.

LYoung Kibum, Jung Hyungjae, Lee Haneul... banals prénoms pour n'importe quel coréen. Mais pour la jeunesse busanienne, ils sont synonymes de rébellion, de liberté, parfois même considérés comme briseurs de chaînes. On les appelle "les fondateurs", ces trois meilleur.e.s ami.e.s aux apparences parfois douteuses. Baggy jeans, vielle chemise trop grande et converses clouées aux pieds, jupes hautes et rouge à lèvre pourpre, allégorie-même des 90's, époque dans laquelle il peinent à nager. Etouffante pression familiale et constante envie de divertissement...ils se noient. La seule chose qui les aide à remonter à la surface, ce sont ces fêtes qu'ils ont d'abord commencé à organiser innocemment. Une fête pour décompresser avant les grands examens de fin d'année. Une pour fêter la fin des cours. Trop avides du nouvel air emplissant leurs poumons, noircis par les substances inhalées avec toujours plus d'abus, les soirées dégénèrent, débordent, se transforment en véritables raves où alcool et drogues se mélangent dans les mains. Les lieux sont devenus de plus en plus secrets, les adeptes de plus en plus nombreux, les interdits de plus en plus méprisés. C'est comme ça que le Pogdong club s'est formé.
Et puis un an passé, et il s'est déchiré. Les nouvelles obligations universitaires, la pression toujours présente et dupliquée s'immisçant entre cette amitié qu'ils pensaient tous impérissables. Disputes et différents s'enchaînent, créer des fissures qu'on ne peut pas rafistoler...Kibum a été le premier à mettre un coup de pieds dans les espoirs qu’ils avaient bâti ensemble ; nouveau groupe d'amis, nouveaux centres d'intérêts, c'est assez naturellement qu'il a commencé à s'éloigner jusqu'à organiser ses propres soirées dans le nord de Busan...Haneul et Hyungjae n’ont pas tardé à faire de même. Haneul a suivie la même idée, elle et ses partisans se sont appropriés le sud de la ville et leurs soirées ont commencées à attirer l'attention des amateurs de raves. Quant à Hyungjae, il a lui aussi refusé d'accepter d’être laissé pour compte, créant blablabla, dans le but de concurrencer ses ancien.ne.s ami.e.s. et prendre l'ouest busanien. Puis Haneul, Hyungjae et Kibum ont grandi. Leurs idéaux ont évolué, leurs rêves ont été abandonné et leur rage s’est peu à peu estompée, et comme tous les autres, ils sont finalement entrés dans les rangs de ce qu’ils avaient toujours combattu.

Les cendres du Pogdong club ne se sont jamais éteintes. Les débris du souvenir de ces échappatoires éphémères ont perduré dans tout Busan, et les plus jeunes ont simplement repris les traces de ce qui avait été laissé par leurs aînés. Aujourd’hui encore, si vous prêtez attention aux murmures, si vous croisez les bonnes personnes, vous finirez par entendre cette jeunesse faussement libérée. Avec un peu de chance, vous pourriez même recevoir un carton d’invitation dans votre casier, un lieu, une date, une heure et rien d’autre. Petit bout de papier qui vous donnera l’honneur de participer à une de ces trois soirées légendaires. Mais vous comprendrez bien vite que l’on choisit pas son camp, ils choisissent pour vous. Se plier à une toute nouvelle forme de société pour échapper à celle qui nous a condamnés. Illusion de liberté pour une jeunesse qui a oublié tout le sens de ce rêve.

⊱ Années 90' ; début de l'américanisation dans les pays étrangers, arrivé de la musique pop, rock ou r&b de langue anglaise qui résonne dans les fêtes, dans les baladeurs CD de cette jeunesse coréenne qui se retrouve à rêver d'ailleurs.
⊱ Année 93 ; fondation du Pogdong Club par trois jeunes de Busan ; Khan Kibum, Jung Hyungjae, Lee Haneul et premières fêtes pour décompresser de la pression scolaire et sociale.
⊱ Année 95 Kibum est  le premier à mettre un coup de pieds dans les espoirs qu’ils avaient bâti ensemble. Nouvelles obligations universitaires, la pression toujours présente et dupliquée s'immisçant entre cette amitié qu'ils pensaient tous impérissables. Disputes et différents s'enchaînent, créant des fissures qu'ils n'arrivent pas à rafistoler.
⊱ Année 96 Les trois fondateurs du Pogdong Club sont désormés les fondateurs de trois grandes organisations de soirée. Khan Kibum dirige le 9Khan. Lee Haneul est à la tête des Yasaeng. Quant à Jung Hyungjae, il mène les Red Pistols.
⊱ Aujourd'hui Les cendres du Pogdong sont plus actives que jamais, toujours ravivé dans les trois entités des années 90'. Cependant, la compétition entre eux fait rage, il n'est plus seulement question de s'amuser sur de la musique et un peu d'alcool, désormais, c'est tout une société parallèle qui s'est crée.